de la difficulté d'être là, sans l'être
Quand Aurèle ouvre les yeux le matin, la première chose qu'il fait, c'est ouvrir la bouche avec: "Maaaaaman... Maaaaaaaamaaaaaaan, mamaaan!" il m'appelle 2 fois, 3 fois, 10 fois." Et alors" me direz-vous, ""rien de nouveau sous le soleil! On connait toutes ça". oui. A peu de chose près.
La moitié du temps, Aurèle appelle, et je ne suis pas là. J'suis au turbin, au travail, au boulot. Pas chez moi. Alors la moitié du temps Aurèle grogne, pleure, gémit, refuse de parler, de s'habiller, traine les pieds, et son humeur maussade jusqu'à la crèche.
Je me disais: ça va passer! mais ça ne passe pas. il a fallu trouver une idée. c'est mon chéri qui me l'a soufflée - à croire que je ne suis pas franchement mère poule finalement - les matins travaillés, je laisse sur le canapé, sur un coin de son lit une petite surprise. Toujours un peu la même, jamais complètement pareille non plus.
Un petit rien pour être là, même quand je ne le suis pas. Depuis quelques jours, quand j'appelle, j'ai un sourire au bout du fil. Il parait qu'il court dans le salon sitôt les yeux ouverts pour déguster sa surprise.
Je m'en veux pas mal de ne pas y avoir pensé. Avant. Ce n'est pas toujours évident n'est ce pas? D'être à la hauteur...